Vice de construction : Grave ? Léger ? Apparent? Comment réagir ?

Article mis à jour le 28 février 2025

Mots clés :

Vices graves, vices cachés légers et vices apparents

Comment réagir en cas de défauts relevés après des travaux ?


1. Le vice grave

Lorsqu’un vice grave est découvert après des travaux, la responsabilité de l’entrepreneur et/ou de l’architecte peut être engagée pendant 10 ans. Ce délai court à partir de la réception des travaux, qu’elle soit définitive, provisoire (si prévue contractuellement) ou tacite (art. 1792 et 2270 C. civ.).

Le vice doit risquer ou compromettre la stabilité, la solidité ou la durabilité de l’immeuble.

Exemple :
Une simple fissure n’est pas un vice grave, sauf si elle traduit un défaut structurel susceptible de s’aggraver (Cassation, 11.01.2019).

Ce délai légal ne peut être réduit contractuellement.


2. Le vice caché léger

Un vice caché léger est un défaut non visible à la réception et qui, sans menacer l’immeuble, affecte son usage ou sa qualité.

Exemple :
Un receveur de douche qui se brise après 2 ans. La responsabilité de l’entrepreneur peut être engagée si l’on prouve :

  • Le caractère caché du défaut,
  • Le lien avec les travaux,
  • Une faute de l’entrepreneur (ex. mauvaise pose, produit défectueux, usage inadapté…).

🔹 Délai pour agir :

  • En principe 10 ans, mais certains contrats limitent la responsabilité de l’entrepreneur à 1 ou 2 ans.
  • Vérifiez les conditions générales avant de signer un devis ou d’engager une action.

📌 Vice grave ou vice caché : vous devez réagir rapidement après la découverte du défaut et établir le lien avec les travaux réalisés.


3. Le vice apparent

Après réception et acceptation des travaux sans réserve, les possibilités de recours sont limitées.

Exemple : Un carrelage endommagé, une gouttière déformée…

🔹 Solution :

  • Légalement, l’entrepreneur n’a plus d’obligation de correction.
  • Toutefois, un dialogue constructif basé sur la bonne foi et la réputation de l’entreprise peut parfois aboutir à un arrangement amiable.

4. Démarches à suivre

Si vous constatez un défaut après des travaux :
Vérifiez vos contrats et la date de réception des travaux.
Contactez l’entreprise concernée pour tenter une résolution amiable.
Prenez un second avis d’expert pour déterminer la nature et la cause du vice.
Vérifiez si vous bénéficiez d’une protection juridique via votre assurance.
Consultez un avocat si une procédure juridique est nécessaire avant toute intervention ou réparation.


5. Question essentielle : l’entreprise est-elle toujours en activité ?

Si l’entreprise ayant réalisé les travaux n’existe plus, d’autres recours peuvent être envisagés (assurances, garantie décennale, action contre un sous-traitant…).

En cas de doute, faites-vous accompagner par un expert pour sécuriser votre démarche.

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